On les appelle «coupeurs de feu», «barreurs de feu» ou encore «leveurs de maux».
Ils officient dans les campagnes, sur un coin de table et, de plus en plus, dans des cabinets bien établis, en ville.
Leur pratique trouve ses origines dans des traditions séculaires. Leur pouvoir? Un «don», un «secret» qui soulagerait des douleurs dues aux brûlures,
au zona ou encore aux traitements des cancers. Ils n’ont pas suivi de cursus médical, mais leur pratique intrigue autant qu’elle inquiète ceux qui ont prêté le serment d’Hippocrate.
Ils sont plus de 6000 en France! Les coupeurs de feu sont répartis dans toute la France (surtout dans les campagnes) et dans beaucoup d’autres pays (notamment la Suisse et la Belgique où ils sont réputés).



Que font-ils?
 
Les coupeurs de feu appelés aussi barreurs de feu ont pour don de stopper la douleur et les « dommages » causés lors d’une brûlure! Initié par un proche ou un ancêtre le « coupeur de feu » possède ce don jusqu’à ce qu’il se sente trop faible pour l’exercer. Dans ce cas il lui faudra alors à son tour choisir un successeur en lui livrant « le secret »!
La brûlure doit être récente, plus le « soin » est immédiat mieux c’est car le coupeur de feu stoppe la brûlure il ne la guérit pas. C’est à dire qu’il ne pourra pas faire disparaître une cloque il peut par contre stopper le feu et donc empêcher la venue de celle-ci.

 



 


Le barreur de feu positionne ses mains au dessus de la brûlure. Il n’y a pas de contact entre la brûlure et les mains. Il y a aussi des coupeurs de feu qui exercent leur don par téléphone! Il suffit de dire son nom et l’endroit de la brûlure…
Nombreux disent que la douleur disparaît instantanément après ceci ou au bout de quelques minutes. De la magie, un miracle? Les barreurs de feu ne savent pas plus que leurs patients comment cela fonctionne. Nombreuses sont les personnes qui se laissent tenter de croire en ce don… beaucoup de personnes ayant tenté l’expérience s’en disent satisfaites voir complètement convaincues. Les personnes ayant ce don ne sont pas vues comme des sorciers, il en existe dans toutes les catégories sociales. Ils soignent toutes sortes de brûlures (feu, coup de soleil,…) généralement du premier et second degrés.


 




Les dons des coupeurs de feu sont ils reconnus au niveau hospitalier?
 

On entend souvent dire que certains hôpitaux travaillent avec des personnes ayant le don de stopper le feu. Il existe en effet quelques hôpitaux qui proposent une liste de coupeurs de feu à leurs patients notamment en Belgique mais ils restent encore très rares.
Ces hôpitaux ne se disent pas croyants en ces méthodes mais si la croyance du patient en ce don permet une atténuation de la douleur, pourquoi l’en priver.

Explications possibles à la guérison des brûlures par les barreurs de feu:
Tout d’abord, il est essentiel de dire que les brûlures guéries par les barreurs de feu sont de l’ordre du premier ou du second degré, les coupeurs de feu incitent les personnes à faire appel à un médecin après avoir coupé le feu, surtout si la brûlure est grave.
Pour ce qui est de la douleur, il faut savoir que celle-ci disparaît assez rapidement grâce à l'action du coupeur de feu, et en ce qui concerne la cicatrisation il paraîtrait qu'elle serait de meilleur qualité.

 



Dans tous les cas, les barreurs de feu sont incapables de soigner des brûlures d’intensité supérieure au deuxième degré mais ils peuvent peut-être apporter une aide psychologique aux grands brûlés et c’est pourquoi on peut parfois les rencontrer dans les services hospitaliers où sont soignés ces derniers. La population a de plus en plus recours aux coupeurs de feu. Ceux-ci ne demandent rien en retour de leur don.



Témoignage

En attrapant l’allume-cigare, Charlie, qui avait 8 ans, s’est brûlé un doigt. Ça sentait le cochon grillé ! » Carole, sa mère, fonce alors chez Christine, une coupeuse de feu située à 2 kilomètres, au Grand-Bornand (Haute-Savoie). Durant le trajet, Charlie pleure de douleur. Aujourd’hui âgé de 16 ans, il raconte : « Elle a soufflé sur ma main et m’a dit que j’aurais des picotements. Après, il me restait une cloque mais je n’avais plus mal. Bizarre. » Le regard perdu sur les cimes brumeuses, on se prend à imaginer une chamane drapée dans ses mystères. Jusqu’à l’arrivée de Christine, qui est tout l’inverse. Simple et chaleureuse, cette secrétaire de 52 ans travaille pour son mari, garagiste, et ne se targue d’aucun fluide : « Ça marche, mais je ne sais pas comment. Il y a tant de choses qu’on ne comprend pas… » Elle a « juste reçu le don » de coupeur de feu. « Un jour, je buvais le café avec ma mère. Elle m’a dit : “Si tu veux, je te donne la formule”. » Celle-ci est secrète, alors Christine n’en livre qu’un aperçu : « Des mots en français que je dis dans ma tête. » Y compris au téléphone, comme pour une petite fille de 18 mois brûlée par un poêle, qui pleurait bien après son passage aux urgences : « Les parents m’ont rappelée pour me dire qu’elle s’était calmée dix minutes après mon intervention. » Christine ne se fait pas payer, elle est contente quand on la remercie, point.


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